Page:Bainville - La Tasse de saxe, 1929.djvu/10

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les obliga­tions du monde avec sa haine de la dépense. Lorsque la jeune Irène de Mesnilblanc lui annonça son mariage avec le vicomte de Manoirmoreau, Mme de Noirmoutier pensa que la tasse et sa soucoupe feraient, en raison de l’éloignement des parentés, un pré­sent de noces très convenable.

J’ai connu une femme qui ne pou­vait assister à un mariage sans pleurer. Que n’aurait pas dit la tasse si elle avait pu raconter tout ce qu’elle vit à partir de ce jour-là ! Devenue cadeau circulaire, elle passa de main en main. Son destin l’enchaînait. « Marche, marche, » di­sait-il. Et, sans répit, elle continuait son tour. Dans les soirées de contrat, elle reprenait sa figuration. Elle sut par cœur son Tout-Paris et s’éleva presque à l’almanach de Gotha.