Page:Bainville Les conséquences politiques de la paix 1920.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

APPENDICE AU CHAPITRE vii

L’ALLEMAGNE ET LA POLOGNE

Un écrivain anonyme, en qui nous croyons reconnaître un célèbre historien polonais, a publié dans la revue la Pologne de juillet 1920, une étude dont les grandes lignes méritent d’être recueillies à cette place à titre de document et de conclusion :

Le partage de la Pologne n’est pas un but éloigné et vague de la politique allemande. Il est bien défini et regardé comme pouvant être réalisé dans un temps très rapproché. En observant la politique allemande et les événements en Europe Orientale, on peut se rendre exactement compte du plan allemand. D’après ce plan, la politique allemande doit procéder par trois étapes : 1o le rétablissement des anciennes frontières à l’est ; 2o l’établissement d’une hégémonie allemande dans l’est de l’Europe ; 3o la revanche du côté de l’ouest et l’hégémonie allemande sur le Continent européen.

L’exécution de ce programme est conditionnée par le rétablissement de la Prusse dans ses anciennes frontières, ce qui-implique un nouveau partage de la Pologne…

La réussite d’un partage de la Pologne — malgré et contre les droits des nationalités à disposer d’elles-mêmes, principe proclamé si hautement à Versailles et accepté par les Allemands, qui ont compris bien vite quels profils ils pourraient en tirer en Europe orientale, — se base sur les trois ordres de faits suivants : 1o le rétablissement d’une situation politique qui, au dix-huitième siècle, a : abouti aux partages de la Pologne et a maintenu une Pologne divisée au dix-neuvième siècle ; 2o la situation intérieure de la Pologne et les tendances de la politique polonaise, et