Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/275

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général Cluseret, de l’anéantir tout à fait, en rendant l’initiative de l’action à toutes les communes révolutionnaires de la France, délivrées de tout gouvernement et de toute tutelle, et par conséquent appelées à former une nouvelle organisation, en se fédérant entre elles pour la défense.

30 août.

[1] J’ai raisonné jusqu’ici dans la supposition la plus favorable, celle du triomphe de Gambetta. Mais il n’est pas du tout sûr qu’elle se réalise, et aujourd’hui moins que jamais, car il est devenu évident que les Bonapartistes n’ont pas seulement repris confiance et courage, mais qu’ils se sentent déjà assez forts, pour démasquer leur jeu, et pour recourir à la menace. C’est l’opinion générale à Paris qu’ils méditent un coup d’État. La correspondance parisienne du Bund — organe semi-officiel de la Confédération suisse — jette sur ces projets ténébreux une vive et je pense judicieuse lumière. Je m’en vais vous en citer des extraits :

« Paris, 25 août. — Les Impérialistes raisonnent ainsi : « Dans le cas le plus malheureux, l’empereur pourra abdiquer en |28 faveur de son fils, payer quelques milliards aux Prussiens et raser les forteresses de Metz et de Strasbourg. »

(Ces concessions, ces conditions de paix paraissent être sérieusement méditées par les Bonapartistes, puisque le Daily Telegraph, dans un article reproduit par le Journal de Genève, les recommande beaucoup.) Je ne doute pas pour mon compte que Bismarck ne songe

  1. Tout le commencement du passage du manuscrit écrit le 30 août, depuis le début de cet alinéa (ligne 21 de la p. 27) jusqu’à la ligne 25 de la p. 34, n’a pas été utilisé. — J. G.