Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à cette deuxième fraction, où l’on comptait entre autres, avec lui, le Belge De Paepe et le Parisien Varlin.

L’organisation secrète fondée en 1864 s’était dissoute en janvier 1869 à la suite d’une crise intérieure, mais plusieurs de ses membres avaient continué entre eux leurs relations, et à leur groupe intime s’étaient jointes quelques recrues nouvelles, Suisses, Espagnols, Français, entre autres Varlin : ce libre rapprochement d’hommes qui s’unissaient pour l’action collective en une fraternité révolutionnaire devait, pensait-on, donner plus de force et de cohésion au grand mouvement dont l’Internationale était l’expression.

Dans l’été de 1869, un ami de Marx, Borkheim, avait reproduit dans la Zukunft de Berlin la vieille calomnie, que « Bakounine était un agent du gouvernement russe », et Liebknecht avait répété cette assertion en plusieurs circonstances. Ce dernier étant venu à Baie à l’occasion du Congrès, Bakounine l’invita à s’expliquer devant un jury d’honneur. Là, le socialiste saxon affirma qu’il n’avait jamais accusé Bakounine, qu’il s’était borné à répéter des choses lues dans un journal. À l’unanimité, le jury déclara que Liebknecht avait agi avec une légèreté coupable, et remit à Bakounine cette déclaration écrite et signée de ses membres ; Liebknecht, reconnaissant qu’il avait été induit en erreur, tendit la