Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tielle » (28 mars 1870) envoyée à ses amis d’Allemagne, il cherchait à perdre Bakounine dans l’opinion des démocrates socialistes allemands, en le représentant comme l’agent du parti panslaviste, duquel il recevait, affirmait Marx, vingt-cinq mille francs par an.

Les intrigues d’Outine et de ses affidés genevois réussirent à provoquer une scission dans la Fédération romande : celle-ci se sépara (avril 1870) en deux fractions, dont l’une, d’accord avec les internationaux de France, de Belgique et d’Espagne, s’était prononcée pour la politique révolutionnaire, déclarant que « toute participation de la classe ouvrière à la politique bourgeoise gouvernementale ne peut avoir d’autres résultats que la consolidation de l’ordre de choses existant » ; tandis que l’autre fraction « professait l’intervention politique et les candidatures ouvrières ». Le Conseil général de Londres, ainsi que les Allemands et les Suisses allemands, prirent parti pour la seconde de ces fractions (fraction d’Outine et du Temple-Unique), pendant que les Français, les Belges et les Espagnols prenaient parti pour l’autre (fraction du Jura).

Bakounine était en ce moment tout absorbé par les affaires russes. Au printemps de 1869 déjà, il était entré en relations avec Netchaïef ; il croyait alors à la possibilité d’organiser en Russie un vaste soulève-