Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/203

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l’humanité de chacun et de tous. L’État s’impose donc à chacun comme le représentant unique du bien, du salut, de la justice de tous. Il limite la liberté de chacun au nom de la liberté de tous, les intérêts individuels de chacun au nom de l’intérêt collectif de la société tout entière[1].

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(Ici s’interrompt le texte du manuscrit de Bakounine.)
  1. C’est au nom de cette fiction, qui s’appelle tantôt l’intérêt collectif, le droit collectif, ou la volonté et la liberté collectives, que les absolutistes jacobins, les révolutionnaires de l’école de J.‑J. Rousseau et de Robespierre, proclament la théorie menaçante et inhumaine du droit absolu de l’État, tandis que les absolutistes monarchiques l’appuient avec beaucoup plus de conséquence logique sur la grâce de Dieu. Les doctrinaires libéraux, au moins ceux parmi eux qui prennent les théories libérales au sérieux, partant du principe de la liberté individuelle, se posent tout d’abord, comme on sait, en adversaires de celui de l’État Ce sont eux qui ont dit les premiers que le gouvernement, c’est-à-dire |287 le corps des fonctionnaires (Note de Bakounine.)
    (La suite de cette Note, suite qui s’étend du feuillet 287 jusqu’au feuillet 340 et dernier du manuscrit, a été imprimée, en 1895, par Max Nettlau, au tome Ier des Œuvres, de la p. 264, ligne 7, jusqu’à la p. 326, sous le titre, emprunté à Reclus et Cafiero, de Dieu et l’État : mais c’est ici qu’il faut replacer, par l’imagination, le contenu de ces feuillets 287-340. — J. G.)