Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/275

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développent à leur manière l’intelligence, c’est-à-dire la compréhension ou la connaissance des choses, et la volonté, c’est-à-dire cette faculté, cette force intérieure qui nous permet de contenir nos mouvements instinctifs ; elles punissent même avec une tendresse paternelle la désobéissance de leurs petits. Donc il y a chez les animaux mêmes un commencement de responsabilité morale.

La volonté, aussi bien que l’intelligence, n’est donc pas une étincelle mystique, immortelle et divine, tombée miraculeusement du ciel sur la terre, pour animer des morceaux de chair, des cadavres. C’est le produit de la chair organisée et vivante, le produit de l’organisme animal. Le plus parfait organisme est celui de l’homme, et par conséquent c’est dans l’homme que se trouvent l’intelligence et la volonté relativement les plus parfaites, et surtout les plus capables de perfectionnement, de progrès.

La volonté, de même que l’intelligence, est une faculté nerveuse de l’organisme animal, et a pour organe spécial principalement le cerveau ; de même que la force |130 physique ou proprement animale est une faculté musculaire de ce même organisme, et, quoique répandue dans tout le corps, a pour organes principalement actifs les pieds et les bras. Le fonctionnement nerveux qui constitue proprement l’intelligence et la volonté et qui est matériellement différent, tant par son organisation spéciale que par son objet, du fonctionnement musculaire de l’organisme animal, est pourtant tout aussi maté-