Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/317

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sa propre nature ? Au contraire, c’est par la connaissance et par l’observation la plus respectueuse et la plus scrupuleuse de ces lois qu’il parvient, non seulement à s’émanciper successivement du joug de la nature extérieure, mais encore à l’asservir, au moins en partie, à son tour.

Mais l’homme ne se contente pas de cette action sur la nature proprement extérieure. En tant qu’intelligence, capable de faire abstraction de son propre corps et de toute sa personne, et de la considérer comme un objet extérieur, l’homme, toujours poussé par une nécessité inhérente à son être, applique le même procédé, la même méthode, pour modifier, pour corriger, pour perfectionner sa propre nature. Il est un joug naturel intérieur que l’homme doit également secouer. Ce joug se présente à lui d’abord sous la forme de ses imperfections et faiblesses ou même de ses maladies individuelles, tant corporelles qu’intellectuelles et morales ; puis sous la forme plus générale de sa brutalité ou de son animalité mise en regard de son humanité, cette dernière se réalisant en lui progressivement, par le développement collectif de son milieu social.

Pour combattre cet esclavage intérieur, l’homme n’a également pas d’autre moyen que la science des lois naturelles qui président à son développement individuel et à son développement collectif, et que l’application de cette science tant à son éducation individuelle (par l’hygiène, par la gymnastique de son corps, de ses affections, de son esprit et de sa