Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/161

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très probable. Mais les exceptions ne prouvent rien ; elles ne font que confirmer la règle. Et la règle est celle-ci : Les officiers et surtout les officiers supérieurs de l’armée française, dévoués quand même à l’empereur, sont, comme Napoléon III lui-même, bien moins les ennemis des Prussiens que de la liberté du peuple.

Mais si tels sont les sentiments du corps des officiers de l’armée impériale, qui, vu leur métier spécial et leur mission particulière de défendre vis-à-vis de l’étranger l’honneur de la France, auraient dû être plus sensibles que tout le reste de l’officialité impériale à la flétrissure jetée |53 par Napoléon III sur la nation tout entière, — combien doivent être plus ignobles encore les sentiments de cette administration judiciaire, financière, policière et civile qui n’eut jamais rien de commun ni avec l’honneur ni avec le point d’honneur du pays et qui les a toujours sacrifiés à des intérêts plus réels !

Enfin il est incontestable, n’est-ce pas, que les désastres affreux qui ont mis cette noble France sous le pied des Prussiens sont une conséquence directe de la complète désorganisation des ressources et des forces matérielles et morales du pays, et que cette désorganisation n’a point été le produit instantané d’une cause extérieure quelconque, mais exclusivement celui de la pratique de cette administration qui, pendant les vingt années de son règne exclusif, n’a eu d’autre but que d’asseoir le pouvoir de Napoléon III sur la ruine de la nation, et qui, fidèle à