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AVERTISSEMENT



Cet ouvrage, comme tous les écrits, d’ailleurs peu nombreux, que j’ai publiés jusqu’ici, est né des événements. C’est la continuation naturelle de mes Lettres à un Français, publiées en septembre 1870. Dans ces lettres j’avais eu le facile et triste honneur de prévoir et de prédire tous les horribles malheurs qui frappent aujourd’hui la France et avec elle tout le monde civilisé ; malheurs contre lesquels il n’y avait alors, comme encore aujourd’hui, qu’un seul remède : la Révolution sociale.

Dès le début de la guerre, et surtout après les deux premières victoires éclatantes remportées par les Allemands sur les armées de Napoléon III, en présence de la singulière panique qui s’était emparée de ces dernières, il était évident que la France devait être vaincue. Et pour quiconque avait une idée, d’un côté, de la désorganisation et de la démoralisation affreuse qui, sous le nom d’ordre public et de salut de la civilisation, avaient dominé dans ce malheureux pays pendant les vingt ans du régime impérial, et qui, de l’autre, savait tout ce qu’il y a de