Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/319

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Favre et Jules Simon, avec toute leur patriotique Assemblée nationale dont ils sont l’efflorescence et le sel ; l’honnête Trochu, l’austère Picard, Dufaure le Juste, l’héroïque Mac-Mahon, le chevaleresque Ducrot, Vinoy, l’ancien massacreur de Paris, et ce vieux général Changarnier qui ne peut se consoler de n’avoir jamais eu à massacrer que des Arabes, ce doux Galiffet, ce bon Napoléon III, le grand homme méconnu et déchu, la pieuse Eugénie avec son moutard impérial baptisé par le pape, Henry V le prédestiné, |20 tous ces aimables princes d’Orléans, vieux et jeunes, qui meurent d’envie de se dévouer au salut de la France, et tant d’autres prétendants légitimes et illégitimes, oiseaux de proie, bêtes fauves plus ou moins affamées, qui se ruent sur elle à cette heure, impatients de la dévorer.

Oui, toute cette affreuse canaille, conduite par le double renégat de la philosophie et de la République, Jules Simon, doit aller à la messe, et les bourgeois voltairiens de France doivent l’y suivre. Poussés par une force désormais irrésistible, renonçant à tout ce qui avait constitué jadis leur honneur, à la vérité, à la liberté, à la justice et à tout ce qui s’appelle conscience et humaine dignité ; reculant devant la logique de leur propre passé, n’osant plus ni affronter, ni même envisager l’avenir, et fatalement condamnés à ne plus chercher leur salut que dans la négation la plus éhontée de tout ce qu’ils avaient adoré et servi dans les jours de leur grandeur intellectuelle et morale, ils se laisse-