Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/349

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taire. Les événements qui suivirent ont prouvé que les calculs de l’Église n’avaient été que trop justes.

La conduite des députés campagnards dans l’Assemblée constituante, ouverte le 4 mai 1848, malgré qu’ils y formassent une majorité incontestable, fut d’abord excessivement réservée et modeste. Paris leur imposait beaucoup, il les intimidait. Ces bons gentilshommes de province s’y trouvaient complètement dépaysés : ils se sentirent très ignorants et très bêtes en présence de tous ces brillants avocats, leurs collègues, qu’ils n’avaient connus jusqu’alors que de nom et qui les écrasaient maintenant de leur faconde superbe. D’ailleurs le peuple de Paris, ce prolétariat indomptable qui avait renversé tant de trônes, leur faisait horriblement peur. Plusieurs avaient fait leur testament avant de se lancer dans ce gouffre où ils ne virent d’abord autour d’eux que périls et embûches. N’étaient-ils point chaque jour exposés à quelque nouveau soulèvement de cette terrible population de Paris qui, |48 dans ses débordements révolutionnaires, ne respecte rien, n’épargne rien et ne s’arrête devant rien ?

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(Le manuscrit s’interrompt ici.)