Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/360

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ouvrières de toutes les langues et de toutes les nations, et non dans leur unification par décrets et sous la baguette d’un gouvernement quelconque, que réside uniquement l’unité réelle et vivante de l’Internationale.

Que de cette organisation de plus en plus large de la solidarité militante du prolétariat contre l’exploitation bourgeoise doive sortir et surgisse en effet la lutte politique du prolétariat contre la bourgeoisie, qui peut en douter ? Les marxiens et nous, nous sommes unanimes sur ce point. Mais immédiatement se présente la question qui nous sépare si profondément des marxiens.

Nous pensons que la politique, nécessairement révolutionnaire, du prolétariat, doit avoir pour objet immédiat et unique la destruction des États. Nous ne comprenons pas qu’on puisse parler de la solidarité internationale lorsqu’on veut conserver les États, — à moins qu’on ne rêve l’État universel, c’est-à-dire l’esclavage universel, comme les grands empereurs et les papes, — l’État par sa nature même étant une rupture de cette solidarité et par conséquent une cause permanente de guerre. Nous ne concevons pas non plus qu’on puisse parler de la liberté du prolétariat ou de la délivrance réelle des masses dans l’État et par l’État. État veut dire domination, et toute domination suppose l’assujettissement des masses et par conséquent leur exploitation au profit d’une minorité gouvernante quelconque.

Nous n’admettons pas, même comme transition