Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/375

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tons les louanges des travailleurs anglais, les avoir recommandés comme des modèles à l’imitation du prolétariat de tous les autres pays, puis se voir forcé tout d’un coup de les maudire et de les déclarer vendus à toutes les réactions ! Quelle mésaventure et quelle chute, non pour les ouvriers anglais, mais pour M. Marx !

Une chute, d’ailleurs, parfaitement méritée. M. Marx avait trop longtemps mystifié les membres anglais du Conseil général. Profitant en partie de leur ignorance des affaires du continent, et en partie aussi de leur indifférence si regrettable pour ces affaires, pendant beaucoup d’années il avait réussi à leur faire accepter tout ce qu’il avait voulu. Il paraît avoir existé entre M. Marx et ces membres anglais une sorte d’accord tacite, conformément auquel M. Marx ne devait pas s’ingérer dans les questions proprement anglaises, ou ne devait s’en mêler qu’autant que cela leur plairait ; par contre, ils lui abandonnaient toute la direction de l’Internationale sur le continent, qui les intéressait fort peu. Pour l’honneur de ces citoyens, il faut supposer qu’ils avaient eu la plus grande confiance dans la loyauté et dans la justice de M. Marx.

On sait aujourd’hui à quel point M. Marx avait abusé de cette confiance. On sait que toutes les affaires de l’Internationale, ou plutôt que toutes les intrigues qu’on avait fomentées et menées, dans notre grande association, au nom du Conseil général, ont été combinées et dirigées par un cercle