Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/102

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Scène IX.

les mêmes, LE DUC, UN VALET.
LE DUC.

Eh bien ! vous triomphez, Madame : il n’est bruit que de la fortune et du mariage de M. de Frescas ; mais il a sa famille… (Bas à madame de Montsorel et pour elle seule.) Il a une mère. (Il aperçoit Saint-Charles.) Vous ici, près de madame, Monsieur le chevalier ?

SAINT-CHARLES, au duc, en le prenant a part.

Monsieur le duc m’approuvera. (Haut.) Vous étiez au château, ne devais-je pas avertir madame des dangers que court votre fils unique, monsieur le marquis ? il sera peut-être assassiné.

LE DUC.

Assassiné ?

SAINT-CHARLES.

Mais si monsieur le duc daigne écouter mes avis…

LE DUC.

Venez dans mon cabinet, mon cher, et prenons sur-le-champ des mesures efficaces.

SAINT-CHARLES, en faisant un signe d’intelligence à la duchesse.

J’ai d’étranges choses à vous dire, monsieur le duc. (À part.) Décidément, je suis pour le duc.


Scène X.

LA DUCHESSE, MADEMOISELLE DE VAUDREY, VAUTRIN.
MADEMOISELLE DE VAUDREY.

Si Raoul est votre fils, dans quelle infâme compagnie se trouve-t-il ?

LA DUCHESSE DE MONTSOREL.

Un seul ange purifierait l’enfer.

VAUTRIN a entrouvert avec précaution une des portes-fenêtres du jardin.(À part.)

Je sais tout. Deux frères ne peuvent se battre. Ah ! voilà ma duchesse, (Haut.) Mesdames…