Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE DUC D’OLMÉDO.

Je suis chargé, par le roi, de vous retirer cet homme des mains, et je vous en réponds…

LE GRAND INQUISITEUR.

Quelle faute !

QUINOLA.

Ah ! vous vouliez le faire bouillir dans vos chaudières pleines d’huile, merci ! Les siennes vont nous faire faire le tour du monde… comme ça ! (Il fait tourner son chapeau.)

FONTANARÈS.

Embrasse-moi donc, et dis-moi comment…

LE DUC D’OLMÉDO.

Pas un mot ici…

QUINOLA.

Oui, (il montre les talons de l’inquisiteur) car les murs ont ici beaucoup trop d’intelligence. Venez. Et vous, monsieur le duc, courage ! Ah ! vous êtes bien pâle, il faut vous rendre des couleurs ; mais ça me regarde.

La scène change et représente la galerie du palais.

Scène XII.

LE DUC D’OLMÉDO, LE DUC DE LERME, FONTANARÈS, QUINOLA.
LE DUC D’OLMÉDO.

Nous arrivons à temps !

LE DUC DE LERME.

Vous n’êtes donc pas blessé ?

LE DUC D’OLMÉDO.

Qui a dit cela ? La favorite veut-elle me perdre ? Serais-je ici comme vous me voyez ? (À Quinola.) Tiens-toi là pour me soutenir…

QUINOLA, à Fontanarès.

Voilà un homme digne d’être aimé…

FONTANARÈS.

Qui ne l’envierait ? On n’a pas toujours l’occasion de montrer combien l’on aime.

QUINOLA.

Monsieur, gardez-vous bien de toutes ces fariboles d’amour devant le roi… car le roi, voyez-vous…

UN PAGE.

Le roi !