Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prendre les conseils de don Ramon, un savant de Catalogne, qui, dans cette partie, a écrit des traités fort estimés…

FONTANARÈS.

En ceci, Excellence, les plus belles dissertations du monde ne valent pas l’œuvre.

DON FRÉGOSE.

Quelle présomption (À Sarpi.) Sarpi, vous mettrez à la disposition du cavalier que voici le navire qu’il choisira dans le port

SARPI, au vice-roi.

Êtes-vous bien sûr que le roi le veuille ?

DON FRÉGOSE.

Nous verrons. En Espagne, il faut dire un Pater entre chaque pas qu’on fait.

SARPI

On nous a d’ailleurs écrit de Valladolid.

FAUSTINE, au vice-roi.

De quoi s’agit-il ?

DON FRÉGOSE.

Oh ! d’une chimère.

FAUSTINE.

Eh ! mais, vous ne savez donc pas que je les aime ?

DON FRÉGOSE.

D’une chimère de savant que le roi a prise au sérieux, à cause du désastre de l’Armada. Si ce cavalier réussit, nous aurons la cour à Barcelone.

FAUSTINE.

Mais nous lui devrons beaucoup.

DON FRÉGOSE, à Faustine.

Vous ne me parlez pas si gracieusement, à moi ! (Haut.) Il s’est engagé sur sa tête à faire aller comme le vent, contre le vent, un vaisseau sans rames ni voiles…

FAUSTINE.

Sur sa tête ? Oh ! mais, c’est un enfant !

SARPI.

Et le seigneur Alfonso Fontanarès compte sur ce prodige pour épouser Marie Lothundiaz.

FAUSTINE.

Ah ! il aime…

QUINOLA, tout bas, à Faustine.

Non, Madame, il idolâtre.