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ACTE TROISIÈME

Le théâtre représente un intérieur d’écurie. Dans les combles, du foin : le long des murs, des roues, des tubes, des pivots, une longue cheminée en cuivre, une vaste chaudière. À gauche du spectateur, un pilier sculpté, où se trouve une Madone. À droite une table ; sur la table, des papiers, des instruments de mathématiques. Sur le mur, au-dessus de la table, un tableau noir couvert de figures. Sur la table, une lampe. À côté du tableau, une planche sur laquelle sont des oignons, une cruche et du pain. À droite du spectateur, il y une grande porte d’écurie ; et, à gauche, une porte donnant sur des champs. Un lit de paille à côté de la Madone.

Au lever du rideau il fait nuit.



Scène PREMIÈRE.

FONTANARÈS, QUINOLA.
Fontanarès, en robe noire serrée par une ceinture de cuir, travaille à sa table. Quinola vérifie les pièces de la machine.
QUINOLA.

Mais moi aussi, monsieur, j’ai aimé ! Seulement quand j’ai eu compris la femme, je lui ai souhaité le bonsoir. La bonne chère et la bouteille, ça ne vous trahit pas et ça vous engraisse. {Il regarde son maître.) Bon ! il ne m’entend pas. Voici trois pièces à forger. (Il ouvre la porte.) Eh ! Monipodille.


Scène II.

Les mêmes, MONOPODIO.
QUINOLA.

Les trois dernières pièces nous sont revenues, emporte les modèles, et fais-en toujours deux paires en cas de malheur.

(Monipodio fait signe dans la coulisse ; deux hommes paraissent.)
MONIPODIO.

Enlevez, mes enfants, et pas de bruit, évanouissez-vous comme des ombres, c’est pire qu’un vol. (À Quinola.) On s’éreinte à travailler.