Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/199

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Les mêmes, MATHIEU MAGIS, DON RAMON.


MATHIEU MAGIS.

Je vous amène don Ramon, sans l’avis duquel je ne veux plus rien faire.

DON RAMON, à Fontanarès.

Monsieur, je suis ravi d’entrer en relations avec un homme de votre science. À nous deux nous pourrons porter votre découverte à sa plus haute perfection.

QUINOLA.

Monsieur connaît la mécanique, la balistique, les mathématiques, la dioptrique, caloptrique, statique… stique.

DON RAMON.

J’ai fait des traités assez estimés.

QUINOLA.

En latin ?

DON RAMON.

En espagnol.

QUINOLA.

Les vrais savants, Monsieur, n’écrivent qu’en latin. Il y a du danger à vulgariser la science. Savez-vous le latin ?

DON RAMON.

Oui, Monsieur.

QUINOLA.

Eh bien ! tant mieux pour vous.

FONTANARÈS.

Monsieur, je révère le nom que vous vous êtes fait ; mais il y a trop de dangers à courir dans mon entreprise pour que je vous accepte : je risque ma tête, et la vôtre me semble trop précieuse.

DON RAMON.

Croyez-vous donc, Monsieur, pouvoir vous passer de don Ramon, qui fait autorité dans la science ?

QUINOLA.

Don Ramon ? le fameux don Ramon, qui a donné les raisons de tant de phénomènes qui, jusqu’ici, se permettaient d’avoir lieu sans raison.