Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/210

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L’HUISSIER.

C’est le dernier lot, Messeigneurs. Allons, personne ne dit mot ? Adjugé pour dix écus d’or, dix maravédis, au seigneur Mathieu Magis.

LOTHUNDIAZ, à don Ramon.

Eh bien ! voilà comment finit la sublime invention de notre grand homme ! il avait, ma foi, bien raison de nous promettre un fameux spectacle.

COPPOLUS.

Vous pouvez en rire, il ne vous doit rien.

ESTEBAN.

C’est nous autres, pauvres diables, qui payons ses folies.

LOTHUNDIAZ.

Rien, maitre Coppolus ? Et les diamants de ma fille que le valet du grand homme a mis dans la mécanique !

MATHIEU MAGIS.

Mais on les a saisis chez moi.

LOTHUNDIAZ.

Ne sont-ils pas dans les mains de la justice ? et j’aimerais mieux y voir Quinola, ce damné suborneur de trésors.

QUINOLA.

Ô ma jeunesse, quelle leçon tu reçois ! Mes antécédents m’ont perdu.

LOTHUNDIAZ.

Mais si on le trouve, son affaire sera bientôt faite, et j’irai l’admirer donnant la bénédiction avec ses pieds.

FONTANARÈS.

Notre malheur rend ce bourgeois spirituel.

QUINOLA.

Dites donc féroce.

DON RAMON.

Moi, je regrette un pareil désastre. Ce jeune artisan avait fini par m’écouter, et nous avions la certitude de réaliser les promesses faites au roi ; mais il peut dormir sur les deux oreilles : j’irai demander sa grâce à la cour en expliquant combien j’ai besoin de lui.

COPPOLUS.

Voilà de la générosité peu commune entre savants.

LOTHUNDIAZ.

Vous êtes l’honneur de la Catalogne !