Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/214

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FONTANARÈS.

Hélas ! mon œuvre est dispersée en cent mains avares qui ne la rendraient que contre autant d’or qu’elle en a coûté. Je doublerais ma dette et n’arriverais plus à temps. Tout est fini.

FAUSTINE, à Marie.

Sacrifiez-vous, et il est sauvé.

MARIE.

Mon père ? et vous, comte Sarpi ? (À part.) J’en mourrai ! (Haut.) Consentez-vous à donner tout ce qu’exige la réussite de l’entreprise faite par le seigneur Fontanarès ? à ce prix, je vous obéirai, mon père. (À Faustine.) Je me dévoue, Madame !

FAUSTINE.

Vous êtes sublime, mon ange. (À part.) J’en suis donc enfin délivrée !

FONTANARÈS.

Arrêtez, Marie ! j’aime mieux la lutte et ses périls, j’aime mieux la mort que de vous perdre ainsi.

MARIE.

Tu m’aimes donc mieux que la gloire ? (Au vice-roi.) Monseigneur, vous ferez rendre à Quinola mes pierreries. Je retourne heureuse au couvent : ou à lui, ou à Dieu !

LOTHUNDIAZ.

Est-il donc sorcier ?

QUINOLA.

Cette jeune fille me ferait réaimer les femmes.

FAUSTINE, à Sarpi, au vice-roi et à Avaloros.

Ne le dompterons-nous donc pas ?

AVALOROS.

Je vais l’essayer.

SARPI, à Faustine.

Tout n’est pas perdu. (À Lothundiaz.) Emmenez votre fille chez vous, elle vous obéira bientôt.

LOTHUNDIAZ.

Dieu le veuille ! Venez, ma fille.

(Lothundiaz, Marie et son cortège, Don Ramon et Sarpi sortent.)