Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ROUSSEAU.

Mon pauvre Jules a-t-il donné prise ?…

DUPRÉ.

Il a tout nié… et a parfaitement joué son rôle d’innocent ; mais nous ne pourrons opposer aucun témoignage à ceux qui l’accablent.

ROUSSEAU.

Ah ! Monsieur, sauvez mon fils, et la moitié de ma fortune est à vous.

DUPRÉ.

Si j’avais toutes les moitiés de fortune qu’on m’a promises… je serais trop riche.

ROUSSEAU.

Douteriez-vous de ma reconnaissance ?

DUPRÉ.

J’attendrai les résultats, Monsieur.

MADAME ROUSSEAU.

Prenez pitié d’une pauvre mère !

DUPRÉ.

Madame, je vous le jure, rien n’excite plus ma curiosité, ma sympathie, qu’un sentiment réel, et à Paris le vrai est si rare, que je ne saurais rester insensible à la douleur d’une famille menacée de perdre un fils unique… Comptez sur moi.

ROUSSEAU.

Ah ! Monsieur !…


Scène IV.

Les mêmes, LE GÉNÉRAL DE VERBY, MADAME DU BROCARD.
MADAME DU BROCARD, amenant de Verby.

Venez, mon cher général.

DE VERBY, saluant Dupré.

Ah ! Monsieur. je viens seulement d’apprendre…

ROUSSEAU, présentant Dupré à de Verby.

Général, M. Dupré.

(Dupré et de Verby se saluent.)
DUPRÉ, à part, pendant que de Verby parle à Rousseau.

Le général d’antichambre ; sans autre capacité que le nom de son frère, gentilhomme de la chambre : il ne me paraît pas être ici pour rien…