Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/277

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DE VERBY et MADAME DU BROCARD. Vous l’avez décidé ?

DUPRÉ.

Ce n’est pas moi c’est madame.

DE VERBY, interrogeant madame du Brocard.

Quelle promesse ?

DUPRÉ, voyant Binet qui écoute.

Silence, général ; restez, je vous prie, un instant auprès de ces dames. La voici. Laissez-nous, laissez-nous !

Paméla entre ramenée par sa mère, elle fait en passant une révérence a madame Rousseau. qui la regarde avec émotion. Tout le monde entre à gauche à l’exception de Binet, qui est resté pendant que Dupré reconduit tout le monde.

BINET, à part.

Que veulent-ils donc ? ils parlent tous de sacrifice ! et le père Giraud qui ne veut rien me dire ! Un instant, un instant… J’ai promis à l’avocat mes quatorze cents francs ; mais avant je veux voir comment il se comportera à mon égard.

DUPRÉ, revenant à Binet.

Joseph Binet, laissez-nous.

BINET.

Mais puisque vous allez lui parler de moi !

DUPRÉ.

Allez-vous-en.

BINET, à part.

Décidément on me cache quelque chose. (À Dupré.) Je l’ai préparée ; elle s’est faite à l’idée de la déportation. Roulez-là dessus !

DUPRÉ.

C’est bien… Sortez !

BINET, à part.

Sortir ! oh ! non !

(Il fait mine de sortir, et, rentrant avec précaution, il se cache dans le cabinet de droite.)
DUPRÉ, à Paméla.

Vous avez consenti à me voir, et je vous en remercie. Je sais ce qui vient de se passer, et je ne vous tiendrai pas le langage que vous avez entendu tout à l’heure.

PAMÉLA.

Rien qu’en vous voyant, j’en suis sûre, Monsieur.

DUPRÉ.

Vous aimez ce brave jeune homme, ce Joseph.

PAMÉLA.

Monsieur, je sais que les avocats sont comme les confesseurs !