Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/322

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LE GÉNÉRAL.

Vous dites ?

GODARD.

Je dis, général, que votre menace ne m’effraye pas ! Quand on ne se donne qu’une femme à aimer, elle est joliment aimée.

LE GÉNÉRAL.

Très-bien, mon cher Godard. Quant à la dot…

GODARD.

Oh !

LE GÉNÉRAL.

Quant à la dot de ma fille, elle se compose…

GODARD.

Elle se compose…

LE GÉNÉRAL.

De la fortune de sa mère et de la succession de son oncle Boncœur… C’est intact, et je renonce à tous mes droits. Cela fait alors 350,000 francs et un an d’intérêts, car Pauline a vingt-deux ans.

GODARD.

367,500 francs.

LE GÉNÉRAL.

Non.

GODARD.

Comment, non ?

LE GÉNÉRAL.

Plus !

GODARD.

Plus ?…

LE GÉNÉRAL.

400,000 francs. (Mouvement de Godard.) Je donne la différence !… Mais après moi, vous ne trouverez plus rien… Vous comprenez ?

GODARD.

Je ne comprends pas.

LE GÉNÉRAL.

J’adore le petit Napoléon.

GODARD.

Le petit duc de Reichstadt ?

LE GÉNÉRAL.

Non, mon fils, qu’ils n’ont voulu baptiser que sous le nom de Léon ; mais j’ai écrit là (Il se frappe sur le cœur.) Napoléon !… Donc, j’amasse le plus que je peux pour lui, pour sa mère.