Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/354

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FERDINAND.

Vous tuer ? Elle !… Moi !

GERTRUDE.

Serais-je la victime d’une plaisanterie de Godard ?.

FERDINAND.

Gertrude… vous êtes folle.

GODARD, à Pauline.

Ah ! Mademoiselle, vous faites des fautes.

PAULINE.

Vous avez beaucoup perdu, Monsieur, à ne pas avoir ma belle mère.

GERTRUDE.

Ferdinand, je ne sais où est l’erreur, où est la vérité mais ce que je sais, c’est que je préfère la mort à la perte de nos espérances.

FERDINAND.

Prenez garde ! Depuis quelques jours le docteur nous observe d’un œil bien malicieux.

GERTRUDE, à part.

Elle ne l’a pas regardé ! (Haut.) Oh ! elle épousera Godard, son père l’y forcera.

FERDINAND.

C’est un excellent parti que ce Godard.

LE GÉNÉRAL.

Il n’y a pas moyen d’y tenir ! Ma fille fait fautes sur fautes ; et toi, Vernon, tu ne sais ce que tu joues, tu coupes mes rois.

VERNON.

Mon cher général, c’est pour rétablir l’équilibre.

LE GÉNÉRAL.

Ganache ! tiens, il est dix heures, nous ferons mieux d’aller dormir que de jouer comme cela. Ferdinand, faites-moi le plaisir de conduire Godard à son appartement. Quant à toi, Vernon, tu devrais coucher sous ton lit pour avoir coupé mes rois.

GODARD.

Mais il ne s’agit que de cinq francs, général.