Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/373

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GERTRUDE, à part.

C’est bien pour cela que je la cite… (Haut.) Elle m’a dit qu’il a sa mère, madame de Charny, pour laquelle il est d’une piété filiale admirable ; elle est en Bretagne, et d’une vieille famille de ce pays-là… les Charny.

LE GÉNÉRAL.

Les Charny… Enfin, s’il aime Pauline et si Pauline l’aime, moi, malgré la fortune de Godard, je le lui préférerais pour gendre… Ferdinand connaît la fabrication ; il m’achèterait mon établissement avec la dot de Pauline, ça irait tout seul. Il n’a qu’à nous dire d’où il vient, ce qu’il est, ce qu’était son père… Mais nous verrons sa mère.

GERTRUDE.

Madame Charny ?

LE GÉNÉRAL.

Oui, madame Charny… N’est-elle pas près de Saint-Malo ?… ce n’est pas au bout du monde.

GERTRUDE.

Mettez-y de la finesse, un peu de votre ruse de vieux soldat, de la douceur, et vous saurez si cette enfant.

LE GÉNÉRAL.

Et pourquoi me fâcherais-je ?… Voilà, sans doute, Pauline.


Scène IV.

Les mêmes, MARGUERITE, puis PAULINE.
LE GÉNÉRAL.

Ah ! c’est vous, Marguerite… Vous avez failli causer cette nuit la mort de ma fille par une inadvertance… vous avez oublié…

MARGUERITE.

Moi, général, la mort de mon enfant !

LE GÉNÉRAL.

Vous avez oublié d’ôter la jardinière où il se trouvait des plantes à odeurs fortes, elle en a été presque asphyxiée…