Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/387

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GERTRUDE.

Allons, voilà Godard, maintenant.

LE GÉNÉRAL.

Ne ridiculisez pas ce que je vous dis ! Depuis hier, rien ne se passe ici comme à l’ordinaire ! Et, sacrebleu je veux savoir…

GERTRUDE.

Oh ! des jurons, c’est la première fois que j’en entends, Monsieur… Félix, le thé… Vous lassez-vous donc de douze ans de bonheur ?

LE GÉNÉRAL.

Je ne suis pas et ne serai jamais un tyran. Tout à l’heure, j’arrivais mal à propos quand vous causiez avec Ferdinand ! J’arrive encore mal à propos quand vous causez avec ma fille… Enfin, cette nuit…

VERNON.

Allons, général, vous querellerez Madame tant que vous voudrez, excepté devant du monde. (On entend Godard.) J’entends Godard. (Bas au général.) Est-là ce que vous m’aviez promis ? Avec les femmes, et j’en ai bien confessé, comme médecin, avec elles, il faut les laisser se trahir, les observer… Autrement, la violence amène les larmes, et une fois le système hydraulique en jeu, elles noyeraient des hommes de la force de trois Hercules.


Scène IX.

Les mêmes, GODARD.
GODARD.

Mesdames, je suis déjà venu pour vous présenter mes hommages et mes respects, mais j’ai trouvé la porte close… Général, je vous souhaite le bonjour. (Le général lit les journaux et le salue de la main.) Ah ! voila mon adversaire d’hier. Vous venez prendre votre revanche, docteur ?

VERNON.

Non, je viens prendre le thé.

GODARD.

Ah ! vous avez ici cette habitude anglaise, russe et chinoise ?