Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/426

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Scène IX.

VERNON, GERTRUDE, RAMEL, LE JUGE, LE GREFFIER.
GERTRUDE.

Je doute de moi, je rêve… je suis…

RAMEL.

Vous êtes perdue, Madame.

GERTRUDE.

Oui, Monsieur ! mais par qui !

LE JUGE, au greffier.

Écrivez que madame de Grandchamp nous ayant ouvert elle-même le secrétaire de sa chambre à coucher, et nous ayant elle-même présenté le paquet cacheté par le sieur Baudrillon, ce paquet, intact avant-hier, s’est trouvé décacheté… et qu’il y a été pris une dose plus que suffisante pour donner la mort.

GERTRUDE.

La mort !… moi ?

LE JUGE.

Madame, ce n’est pas sans raisons que j’ai saisi dans votre secrétaire ce papier déchiré. Nous avons saisi chez mademoiselle de Grandchamp ce fragment qui s’y adapte parfaitement, et qui prouve qu’arrivée à votre secrétaire, vous avez, dans le trouble où le crime jette tous les criminels, pris ce papier pour envelopper la dose que vous deviez mêler à l’infusion.

GERTRUDE.

Vous avez dit que vous étiez mon protecteur ! eh bien ! cela, voyez-vous…

LE JUGE.

Attendez, Madame ! devant de telles présomptions, je suis obligé de convertir le mandat d’amener, décerné contre vous, en un mandat de dépôt. (Il signe.) Maintenant, Madame, vous êtes en état d’arrestation.

GERTRUDE.

Eh bien ! tout ce que vous voudrez !… Mais votre mission, avez-vous dit, est de chercher la vérité… cherchons-la… oh ! cherchons-la.

LE JUGE.

Oui, Madame.