est un des noms légitimes de ce jeune seigneur qui en a sept. De hautes raisons l’empêchent encore pour vingt-quatre heures de déclarer sa famille, que je connais : leurs biens sont immenses, je les ai vus, j’en reviens. Que vous m’ayez pris pour un fripon, passe encore, il s’agit de sommes qui ne sont pas déshonorantes ; mais pour un imbécile capable de se mettre à la suite d’un gentilhomme d’occasion, assez niais pour rompre en visière aux Montsorel avec un semblant de grand seigneur… Décidément, mon cher, il paraîtrait que vous n’avez pas été à Vienne ! Nous ne nous comprenons plus du tout
Ne vous emportez pas, respectable intendant ! cessons de nous entortiller de mensonges plus ou moins agréables, vous n’avez pas la prétention de m’en faire avaler davantage. Notre caisse se porte mieux que la vôtre, venez donc à nous ! Votre jeune homme est Frescas comme je suis chevalier et comme vous êtes baron. Vous l’avez rencontré sur les côtes d’Italie ; c’était alors un vagabond, aujourd’hui c’est un aventurier, voilà tout !
Vous avez raison, cessons de nous entortiller de mensonges plus ou moins agréables, disons-nous la vérité.
Je vous la paye.
Je vous la donne. Vous êtes une infâme canaille, mon cher. Vous vous nommez Charles Blondet ; vous avez été l’intendant de la maison de Langeac ; vous avez acheté deux fois le vicomte, et vous ne l’avez pas payé… c’est honteux ! vous devez quatre-vingt mille francs à un de mes valets ; vous avez fait fusiller le vicomte à Mortagne pour garder les biens que la famille vous avait confiés. Si le duc de Montsorel, qui vous envoie, savait qui vous êtes… hé ! hé il vous ferait rendre des comptes étranges ! Ôte tes moustaches, tes favoris, ta perruque, tes fausses décorations et tes broches d’ordres étrangers… (Il lui arrache sa perruque, ses favoris, ses décorations.) Bonjour, drôle ! Comment as-tu fait pour dévorer cette fortune si spirituellement acquise ? Elle était colossale ; où l’as-tu perdue ?
Dans les malheurs.