Vous êtes nobles et Espagnoles, je compte sur votre parole.
Je vais recommander à mes gens de se taire.
Pas un mot ; réclamer leur silence, c’est souvent provoquer leur indiscrétion. Je réponds des miens. J’avais pris l’engagement de vous donner à mon arrivée des nouvelles de M. de Christoval, et voici ma première visite.
Parlez-nous promptement de mon mari, général ! Où se trouve-t-il ?
Le Mexique, Madame, est devenu ce qu’il devait être tôt ou tard, un État indépendant de l’Espagne. Au moment où je parle, il n’y a plus un seul Espagnol, il ne s’y trouve plus que des Mexicains.
En ce moment ?
Tout se fait en un moment pour qui ne voit pas les causes. Que voulez-vous ? Le Mexique éprouvait le besoin de son indépendance, il s’est donné un empereur ! Cela peut surprendre encore, rien cependant de plus naturel : partout les principes peuvent attendre, partout les hommes sont pressés.
Qu’est-il donc arrivé à M. de Christoval ?
Rassurez-vous, Madame, il n’est pas empereur. Monsieur le duc a failli, par une résistance désespérée, maintenir le royaume sous l’obéissance de Ferdinand VII.
Mais, Monsieur, mon mari n’est pas militaire.
Non, sans doute ; mais c’est un habile courtisan, et c’était bien joué. En cas de succès, il rentrait en grâce. Ferdinand ne pouvait se dispenser de le nommer vice-roi.
Dans quel siècle étrange vivons-nous ?
Les révolutions se succèdent et ne se ressemblent pas. Partout