Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1874, tome 17.djvu/491

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tirerai n’a moi seule ! Soyez tranquille, ne vous n’agitez pas comme ça. Elle ramena la couverture sur les mains du malade. — N’allez, mon fiston, dit-elle, monsieur Schmucke et moi, nous passerons les nuits, là, n’à votre chevet… Vous serez mieux gardé qu’un prince, et… d’ailleurs, vous n’êtes assez riche pour ne vous rien refuser de ce qu’il faut à votre maladie… Je viens de m’arranger avec Cibot ; car, pauvre cher homme, qué qui ferait sans moi… Eh bien ! je lui n’ai fait entendre raison, et nous vous aimons tant tous les deux, qu’il a consenti à ce que je sois n’ici la nuit… Et pour un homme comme lui… c’est un fier sacrifice, allez ! car il m’aime comme au premier jour. Je ne sais pas ce qu’il n’a ! c’est la loge ! tous deux à côté de l’autre, toujours ! … Ne vous découvrez donc pas ainsi… dit-elle en s’élançant à la tête du lit et ramenant les couvertures sur la poitrine de Pons… Si vous n’êtes pas gentil, si vous ne faites pas bien tout ce qu’ordonnera monsieur Poulain, qui est, voyez-vous, l’image du bon Dieu sur la terre, je ne me mêle plus de vous… faut m’obéir…

Ui, montame Zipod ! il fus opéira, répondit Schmucke, gar ile feud fifre bir son pon hami Schmucke, che le carandis.

— Ne vous impatientez pas, surtout ; car votre maladie, dit la Cibot, vous n’y pousse assez, sans que vous n’augmentiez votre défaut de patience. Dieu nous envoie nos maux, mon cher bon monsieur, il nous punit de nos fautes, vous n’avez bien quelques chères petites fautes n’à vous reprocher ! … Le malade inclina la tête négativement. — Oh ! n’allez, vous n’aurez aimé dans votre jeunesse, vous n’aurez fait vos fredaines, vous n’avez peut-être quelque part n’un fruit de vos n’amours, qui n’est sans pain, ni feu, ni lieu… Monstres d’hommes ! Ça n’aime n’un jour, et puis : — Frist ! Ça ne pense plus n’a rien, pas même n’aux mois de nourrice ! Pauvres femmes ! …

— Mais il n’y a que Schmucke et ma pauvre mère qui m’aient jamais aimé, dit tristement le pauvre Pons.

— Allons ! vous n’êtes pas n’un saint ! vous n’avez été jeune et vous deviez n’être bien joli garçon. À vingt ans… moi, bon comme vous l’êtes, je vous n’aurais n’aimé…

— J’ai toujours été laid comme un crapaud ! dit Pons au désespoir.