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LES RIVALITÉS.
(DEUXIÈME HISTOIRE).

LE CABINET DES ANTIQUES.


À MONSIEUR LE BARON DE HAMMER-PURGSTALL,
Conseiller aulique, auteur de l’Histoire de l’Empire ottoman.


Cher baron,

Vous vous êtes si chaudement intéressé à ma longue et vaste histoire des mœurs françaises au dix-neuvième siècle, et vous avez accordé de tels encouragements à mon œuvre, que vous m’avez ainsi donné le droit d’attacher votre nom à l’un des fragments qui en feront partie. N’êtes-vous pas un des plus graves représentants de la consciencieuse et studieuse Allemagne ? Votre approbation ne doit-elle pas en commander d’autres et protéger mon entreprise ? je suis si fier de l’avoir obtenue que j’ai tâché de la mériter en continuant mes travaux avec cette intrépidité qui a caractérisé vos études et la recherche de tous les documents sans lesquels le monde littéraire n’aurait pas eu le monument élevé par vous. Votre sympathie pour des labeurs que vous avez connus et appliqués aux intérêts de la société orientale la plus éclatante, a souvent soutenu l’ardeur de mes veilles occupées par les détails de notre société moderne : ne serez-vous pas heureux de le savoir, vous dont la naïve bonté peut se comparer à celle de notre La Fontaine ?

Je souhaite, cher baron, que ce témoignage de ma vénération pour vous et votre œuvre vienne vous trouver à Dobling, et vous y rappelle, ainsi qu’à tous les vôtres, un de vos plus sincères admirateurs et amis.


De Balzac.


Dans une des moins importantes Préfectures de France, au centre de la ville, au coin d’une rue, est une maison ; mais les noms de cette rue et de cette ville doivent être cachés ici. Chacun appréciera les motifs de cette sage retenue exigée par les convenances. Un écrivain touche à bien des plaies en se faisant l’annaliste de son