Page:Balzac - Contes drolatiques.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


PROLOGUE


Aulcuns ont à l’Autheur reprouché de ne pas plus sçavoir le languaige du vieulx temps que les lièvres ne se cognoissent à faire des fagots. Iadis ces gens eussent esté nommez, à bon escient, cannibales, agelastes, sycophantes, voire mesmes ung peu yssus de la bonne ville de Gomorrhe. Mais l’Autheur consent à leur espargner ces iolies fleurs de la criticque ancienne ; il se rabat à ne point soubhaiter estre en leur peau, veu que il auroyt honte et mesestime de luy-mesme, et se cuyderoyt le darrenier des cacographes de calumnier ainsy ung paouvre livre qui n’est dedans la voye d’aulcun guaste-papier de cettuy temps. Hé ! maulvaises gens, vous gectez par les fenestres une prétieuse bile dont feriez meilleur employ entre vous ! L’Autheur s’est consolé de ne point plaire à tous en songiant que ung vieulx Tourangeau, d’éterne mémoire, eut telles contumelies de gars de mesme estoffe,