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LE PROSNE DU IOYEULX CURÉ DE MEUDON



Quand vint en darrenier lieu maistre Françoys Rabelais à la Court du roy Henry, secund du nom, ce feut en l’hyver où debvoyt-il, par force de nature, quitter son pourpoinct de chair pour revivre éternellement, en ses escripts resplendissans de ceste bonne philosophie à laquelle besoing sera de tousiours revenir. Le bon homme avoyt lors, ou peu s’en fault, compté septante couvées d’hirundelles. Son chief homérique estoyt bien desguarny de cheveulx, mais avoyt encores sa barbe particularisée en toute maiesté, et respiroyt tousiours le printemps en son coy soubrire, comme vivoyt toute sapience en son ample front. Ce estoyt ung beau vieulx homme, au dire de ceulx qui ont eu l’heur de veoir sa face où Socrate et Aristophanes, iadys ennemys, mais là devenus amys, mesloyent leurs imaiges. Doncques, oyant son extresme heure tintinnuler en ses aureilles, se délibéra d’aller saluer le