Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/145

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un imbécile, et il doit être toute sa vie ce qu’il fut, un plastron. Or, il sert en ce moment de prête-nom à un notaire de Paris, associé avec des entrepreneurs qui, notaire et maçons font la culbute ! C’est Claparon qui la gobe, il n’avait jamais fait faillite, il y a commencement à tout, et dans ce moment il est caché dans mon taudis de la rue des Poules où jamais on ne le trouvera. Mon Claparon enrage, il n’a pas le sou, et il y a, dans les cinq à six maisons qui vont se vendre, un bijou de maison, construite tout

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en pierres de taille, sise aux environs de la Madeleine, un devant brodé comme un melon, de sculptures ravissantes, mais qui, n’étant pas terminée, sera donnée pour tout au plus cent mille francs ; en y dépensant vingt cinq mille francs, on aura là peut-être quarante mille francs de rente d’ici à deux ans. En rendant un service de ce genre à mademoiselle Thuillier, on deviendra son amour, car on lui fera sous-entendre qu’il se rencontre tous les ans des occasions semblables. On s’empare des vaniteux en servant leur amour-propre ou en les menaçant, on tient les avares quand on s’attaque à leur bourse ou quand on la leur remplit. Et comme, après tout, travailler