Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/147

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porte.

— Etes-vous toujours content de lui ? dit Cérizet à Dutocq. Je lui trouve un air… enfin, je me connais en trahisons…

— Il est tellement dans nos mains, dit Dutocq, que je ne me donne pas la peine de l’observer ; mais, entre nous, je ne le croyais pas aussi fort qu’il l’est… Sous ce rapport, nous avons cru mettre un alezan entre les jambes d’un homme qui ne savait pas monter à cheval, et le mâtin est un ancien jockey ! voilà…

— Qu’il y prenne garde ! dit sourdement Cérizet, je puis souffler

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sur lui comme sur un château de cartes ! quant à vous, papa Dutocq, vous pouvez le voir à l’ouvrage et l’observer à tout moment ; surveillez-le ! D’ailleurs, j’ai le moyen de le tâter en lui faisant proposer par Claparon de se débarrasser de nous, et nous le jugerions…

— C’est assez bien, ça, dit Dutocq, et tu n’as pas froid aux yeux.

— On est de la manique, et voilà tout, dit Cérizet.

Ces paroles furent échangées à voix basse