Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/162

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par une balustrade à base en pierre de taille, garnie de tuiles creuses mises les unes sur les autres et couverte en dalles. Cette défense d’ornement était doublée d’une haie de rosiers de Bengale et il se trouvait au milieu une porte en bois, figurant une grille, placée en face de la double porte pleine de la rue. Ceux qui connaissent l’impasse des Feuillantines, comprendront que la maison Phellion, tombant à angle droit sur la chaussée, était exposée en plein midi et garantie du nord par l’immense mur mitoyen auquel elle était adossée. La coupole du Panthéon et celle du Val-de-Grâce ressemblent à deux géants et diminuent si bien l’air qu’en se promenant dans le jardin on s’y croit à l’étroit. Rien d’ailleurs n’est plus silencieux que l’impasse des Feuillantines. Telle était la retraite du grand citoyen inconnu qui goûtait les douceurs du repos, après avoir payé sa dette à la patrie en travaillant au Ministère des Finances, d’où il s’était retiré commis d’ordre au bout de trente-six ans de service. En 1832, il avait mené son bataillon de garde nationale à l’attaque de Saint-Merry, mais ses voisins lui virent les larmes aux yeux