Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/167

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grimée avec laquelle elle professait la musique dans les pensionnats de jeunes personnes, nous allons vous laisser.

Un piano d’Erard, placé entre les deux fenêtres et en face de la cheminée annonçait les prétentions constantes de la digne bourgeoise.

— Serais-je assez malheureux pour vous faire enfuir, dit Théodose en souriant avec bonhomie à la mère et à la fille. Vous avez une délicieuse retraite ici, reprit-il, et il ne vous manque plus qu’une jolie belle-fille pour que vous passiez le reste de vos jours dans cette aurea mediocritas, le vœu du poëte latin, et au milieu des joies de la famille. Vos antécédents vous méritent bien ces récompenses, car, d’après ce qu’on m’a dit de vous, cher monsieur Phellion, vous êtes à la fois un bon citoyen et un patriarche…

— Môsieur, dit Phellion embarrassé, Môsieur, j’ai fait mon devoir (devoâr) et voilà tout (toute).

Madame Barniol, qui ressemblait à sa mère, autant que deux

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gouttes d’eau se ressemblent entr’elles, regarda madame Phellion et Félix au mot de belle-fille quand Théodose exprima son vœu, de manière à dire :