Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/180

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les Minard, ainsi soigne ton dîner, j’écris à monsieur et à madame Phellion pour les inviter ; c’est tardif, mais, avec eux, on ne se gêne pas… Quand aux Minard, il faut leur jeter un peu de poudre aux yeux, j’ai besoin d’eux.

— Quatre Minard, trois Phellion, quatre Colleville, et nous, cela fait treize…

— La Peyrade, quatorze, et il n’est pas inutile d’inviter Dutocq, il va m’être utile ; j’y monterai.

— Que trafiques-tu donc ? s’écria sa sœur ; quinze à dîner, voilà quarante francs au moins à sortir de notre poche !

— Ne les regrette pas, ma bonne petite, et surtout sois adorable pour notre jeune ami la Peyrade. En voilà un ami… tu en auras des preuves !… Si tu m’aimes, soigne-le comme tes yeux.

Et il laissa Brigitte stupéfaite.

— Oh ! oui, j’attendrai des preuves ! se dit-elle. On ne me prend pas par de belles paroles, moi !… C’est un aimable garçon, mais avant de le mettre dans mon cœur, il me faut l’étudier un peu plus que nous ne l’avons fait.

Après avoir invité Dutocq, Thuillier, qui s’était adonisé, se rendit rue des Maçons-Sorbonne,