Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

volontiers, que c’est, selon moi, diablement commun d’aller hors Paris le dimanche.

— Nous ferons une petite sauterie au piano pour les jeunes personnes, si nous sommes en nombre, et c’est à présumer ; j’ai mis un mot à Phellion, dont la femme est liée avec madame Pron, la successeur…

— La succeserice, dit madame Minard.

— Eh non, ce serait la succéresse, comme on dit la mairesse, reprit Thuillier, des demoiselles Lagrave, et qui est une Barniol.

— Faut-il faire une toilette, dit mademoiselle Minard.

— 207 --

— Ah ! bien oui, s’écria Thuillier, vous me feriez joliment gronder par ma soeur… Non, nous sommes en famille ! Sous l’Empire, mademoiselle, c’était en dansant qu’on se connaissait… Dans cette grande époque, on estimait autant un beau danseur qu’un bon militaire… Aujourd’hui, l’on donne trop dans le positif…

— Ne parlons pas politique, dit le maire en souriant. Le roi est grand, il est habile, je vis dans l’admiration de mon temps et des institutions que nous nous sommes données. Le roi, d’ailleurs, sait bien ce qu’il fait en