Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à ses concerts, il glissait de temps en temps, et à propos, des billets de spectacle, car il avait besoin d’une excessive indulgence à cause de ses perpétuelles absences. Les répétitions lui prenaient la moitié de son temps au bureau ; mais la science musicale que lui avait léguée son père, était assez réelle, assez profonde pour lui permettre de n’aller qu’aux répétitions générales. Grâce aux relations de madame Colleville, le théâtre et le ministère se prêtaient aux exigences de la position de ce digne cumulard qui, d’ailleurs, élevait à la brochette un petit jeune homme vivement recommandé par sa femme, un grand musicien futur et qui le remplaçait à l’orchestre avec promesse de sa succession. Et, en effet, en 1827, le jeune homme devint premier haut-bois, quand Colleville donna sa démission. Toute la critique sur Flavie consistait en ce mot : Elle est un petit brin coquette madame Colleville ! L’aîné des enfants Colleville, venu en 1816, était le portrait vivant du bon Colleville. En 1818, madame Colleville mettait la cavalerie au-dessus de tout, même des arts, et distinguait alors un sous-lieutenant des dragons de Saint-Chamans, le jeune