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La Belle Imperia avait paru pour la première fois dans la Revue de Paris du 7 juin 1831, accompagnée des deux notes suivantes ; voici la première, se rapportant au titre même :

Lors du concile de Constance, l’électeur de Saxe, voulant prendre des mesures pour la commodité, l’ordre et la subsistance des Pères de l’Église, fit dresser par Dacher, son secrétaire, une liste des personnes considérables convoquées pour régler les affaires de la chrétienté.

Suivant le père Lenfant, auquel nous devons une consciencieuse histoire de cette illustre assemblée, cette liste existait encore de son temps à la chancellerie de Vienne. Le manuscrit porte à quinze cents le nombre des courtisanes admises en ville pour la commodité, l’ordre et la subsistance des juges du pauvre Jean Hus. Notez que ces femmes étaient les plus riches, les plus belles, les plus considérées, et seulement celles d’entre les courtisanes qui parurent dignes des attentions de l’électeur. En effet, quinze cents jolies filles ne pouvaient guère suffire à la sainte population de Constance, où se trouvaient le pape Jean XXIII, suivi de six cents personnes, vingt-deux cardinaux, quatre patriarches et les légats de Benoit XIII et de Grégoire XII, accompagnés de douze cents familiers. Il y avait dix-neuf archevêques, cent trente évêques, une centaine d’abbés qui s’étaient fait escorter d’environ cinq mille personnes. De plus quatorze auditeurs de rote et dix-huit secrétaires de papes avaient deux cents serviteurs. Le pape et les cardinaux avaient deux cent soixante-treize procureurs. Le nombre des simples prêtres montait à dix-huit cents, sans compter les bedeaux et autres petits officiers ecclésiastiques. Il s’y trouvait encore cent soixante et douze docteurs, avec mille personnes de suite. Jean Hus vint avec huit docteurs et deux procureurs. Toutes les universités envoyèrent des représentants.

Cet aperçu des principaux députés du clergé européen est un succinct extrait du personnel. Les détails seraient fastidieux.

Quant aux séculiers, outre l’empereur, les électeurs, princes, ducs, marquis, margraves, burgraves, et un nombre effrayant de comtes et de barons, il y avait cent seize ambassadeurs et leurs gens, seize cents gentilshommes, trois mille officiers et une garnison de deux mille soldats. Le père Lenfant estime que la population étrangère à la ville de Constance fut de cent mille âmes pendant toute la durée du concile. (Voyez page 51, édition d’Amsterdam, Pierre Humbert, 1714.)(Note de l’Auteur.)

La seconde note se rattachait au mot « Paris », ligne 6, page 15, de l’édition définitive :

La maladie dont il est ici question était une espèce de choléra-morbus, nommé trousse-galant dans quelques vieux auteurs. Les symptômes décrits par les historiens se rapportent en effet à ceux du choléra-morbus qui règne en ce moment. La coqueluche dépeupla l’Europe au xive siècle. Dans l’année 1416-1417, je crois, elle avait presque décimé Paris.(Note de l’Auteur.)