Elles ont la ceinture étroite,
Les perles d’or et le turban. ―
Sa taille flexible est plus droite
Que les cèdres du mont Liban !
Le hamac envolé se penche
Et les berce en son doux essor. ―
L’étoile au front des cieux est blanche,
Mais sa joue est plus blanche encor.
Elles ont la fête nocturne
Aux lueurs des flambeaux tremblants. ―
Ses bras comme des anses d’urne
S’arrondissent polis et blancs.
Elles ont de beaux bains de marbre
Où sourit le ciel étoilé. ―
Comme elle dormait sous un arbre,
J’ai vu son beau sein dévoilé.
Chaque esclave au tyran veut plaire
Comme chaque fleur au soleil. ―
Elle n’a pas eu de colère
Quand j’ai troublé son cher sommeil,
Dans leurs palais d’or, prisons closes,
Leurs chants endorment leurs ennuis. ―
Elle m’a dit tout bas des choses
Que je rêve tout haut les nuits !
Page:Banville - Œuvres, Les Cariatides, 1889.djvu/216
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée