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LES EXILÉS
À Auguste Brizeux
Poète, il est fini l’âpre temps des épreuves.
Quitte nos solitudes veuves,
Et dors, libre et pensif, bercé par tes grands fleuves !
Au milieu des brumes d’Arvor
Repose ! Ta chanson va retentir encor
Sur la lande où sont les fleurs d’or.
Heureux qui resta pur en ces âges profanes !
Longtemps les jeunes paysannes
Répéteront tes vers, de Tréguier jusqu’à Vannes !
Ton poème, génie ailé,
Volera sur le Scorf et sur le doux Ellé,
Aux voix de leurs brises mêlé.
Oui, le repos est bon à l’homme qui travaille !
Calme au sortir de la bataille,
Dors, Cette aux cheveux blonds, honneur de la Cornouaille.