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LES EXILÉS


Et les bras et le torse,
Éblouissants de force,
Ont tout l’emportement
De l’art flamand.

Ton cou, blanc comme un cygne,
Montre une douce ligne
D’un suave dessin ;
Et ton beau sein,

Ton sein lourd, où se pose
Un divin rayon rose,
Est fait d’un marbre dur
Veiné d’azur.

Ô jeune chasseresse
Dont la folle paresse
Doit tressaillir encor
Au bruit du cor,

Toi que la Nuit dévore,
Et que baisait l’Aurore
Au temps où tu courais
Dans les forêts,

Laisse que je contemple
Cet adorable temple
Que le cruel Amour
Veut pour séjour ;