Page:Banville - Dans la fournaise, 1892.djvu/89

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Rien n’est plus splendide et vermeil
Que l’Alameda de Grenade,
À l’heure fauve où le soleil
Teint de ses feux la promenade.

Les myrtes et les blancs jasmins,
Groupés en corbeilles hautaines,
Embaument tout l’air des chemins,
Où se lamentent les fontaines.

Le zéphyr frissonne, subtil,
Dans le feuillage de chaque arbre,
Et le beau fleuve, le Genil,
Arrive dans son lit de marbre.

Il descend vers l’Alameda ;
Son flot, sur les monts grandioses,
Vient de la sierra Nevada
Dont les escarpements sont roses.