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BAKKHOS


prologue récité à l’opéra par c. coquelin
dans la représentation consacrée à l’histoire du théâtre
Le 27 janvier 1886


Hommes, je suis Bakkhos aux lèvres purpurines,
Qui reçoit le soleil embrasé sur son flanc,
Et qui meurt et renaît dans vos fortes poitrines,
Et le sang généreux de la vigne est mon sang.

Je suis l’enchantement des soirs et des journées.
Je suis le Vin, qui met dans vos cœurs un éclair,
Et, prodige inouï, c’est de moi que sont nées
La fière Tragédie et sa sœur à l’œil clair,