Page:Banville - Gringoire, 1890.djvu/55

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désobéissance de son fidèle serviteur. Mais elle aura à châtier d’autres crimes plus dangereux que celui-là.

LE ROI.

Que veux-tu dire ?

OLIVIER-LE-DAIM.

Cet échange de la Guyenne contre la Champagne…

LE ROI, tressaillant, et d’un geste éloignant Loyse.

eh bien, cet échange ?

OLIVIER-LE-DAIM.

Cet échange n’aura pas lieu.

LE ROI.

Vous dites ?

OLIVIER-LE-DAIM.

Monseigneur votre frère le refuse.

LE ROI, hors de lui.

il le refuse !

OLIVIER-LE-DAIM.

Vous vouliez que le duc de Bourgogne ignorât vos intentions ?

LE ROI.

Oui.

OLIVIER-LE-DAIM.

Il les connaît.

LE ROI.

Quel est le traître ?

OLIVIER-LE-DAIM.

Le traître, sire, est celui qui par ses lettres avertissait de vos projets le duc Charles ! J’ai pu enfin saisir un de ses courriers. Lisez, sire ! (il lui présente une lettre dépliée.) et votre majesté dira si j’ai fait mon devoir.

LE ROI, après avoir jeté un coup d’œil sur la lettre.

La Balue ! Lui, ma créature ! (lisant.) " croyez en toute vérité, monseigneur, un serviteur discret qui est bien moins l’homme