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II

LA BONNE DES GRANDES OCCASIONS


— Thérèse —

En général, j’ai l’amour de la typographie classique ; mais, spécialement pour ce chapitre, permettez-moi l’alinéa ! L’alinéa seul, à défaut du rhythme, peut me fournir le lyrisme indispensable à ce couplet de la vie transcendante.

On suppose parfois que l’existence de courtisane est ce qu’il y a au monde de plus aisé à entreprendre et à soutenir. N’est-ce pas le cas de répéter avec Mimi : « On croit que c’est facile, on se trompe joliment, va ! »

Nos lecteurs ont plus d’instinct que cela. Ils devinent que beauté surhumaine, grâce enchanteresse, force, résignation, patience, l’agilité du serpent et la souplesse du tigre, l’esprit parisien et le féroce amour de l’or, il faut déjà réunir toutes les qualités avec lesquelles on remuerait l’univers, pour arriver à ce triste résultat d’être une créature adorée, enviée et méprisée sous sa robe éclatante, sous ses rubis teints de sang humain, et