Page:Banville - Les Parisiennes de Paris.djvu/175

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récemment héritée de mon cousin par alliance, M. Jacques Renevey. Reconnaissant que le peu d’objets trouvés en ma possession au jour de mon décès lui appartiendront légitimement, comme une faible compensation des sacrifices inouïs qu’elle a faits pour loger et héberger chez elle, pendant trois années, moi et ma femme, mais sachant quelle est son inaltérable affection pour moi, je la supplie néanmoins de disposer desdits objets en faveur des personnes dont les noms sont énoncés ci-dessous. Je supplie aussi ma chère et excellente mère de me pardonner toutes les peines que je lui ai causées en cette vie, et de me bénir à cette heure où je vais prier pour elle dans une vie inconnue. »

Céliane eut un imperceptible haussement d’épaules. La mère, immobile à force de douleur, trouva une énergie nouvelle ; chancelante, elle s’avança jusqu’au lit funèbre et couvrit de mille baisers la tête adorée de son fils mort. Vandevelle reprit :

« Ma chère mère voudra donc bien, pour l’amour de moi, délivrer en mon nom et le jour même de mon décès :

» 1° À M. Eugène Vandevelle, propriétaire, demeurant à Paris, rue des Saints-Pères, n° 15, en lui faisant l’abandon des droits de gravure et de reproduction y attachés, celui de mes tableaux qui est actuellement entre les mains de M. Mestrezat. »

Céliane nous dévora d’un regard fauve, et de son poing fermé frappa sur la table avec colère. Vandevelle continua :

« 2° À M. José Silveira, propriétaire, demeurant à Versailles, rue de la Paroisse, n° 3, pour sa galerie, le buste de femme en marbre qui sera trouvé chez moi, et l’armoire qui lui sert de support.